Lu en 2011 # 14
Tels Attila, là où passent Serena Pemberton et son mari, rien ne repousse. Déforestation n'est pas un gros mot pour eux. Ils pensent ambition, profit. Au plus fort de la crise américaine des années 30, tous les malheureux qui tombent des wagons de marchandises à l'affût du moindre boulot sont du pain béni pour la Pemberton Lumber Company. Alors lorsque la création d'un parc national menace leurs intérêts, ils voient rouge. Serena est une femme forte, ambitieuse, stérile (de coeur et de corps) suscitant crainte et admiration, haine et vénération. Ceux qui ne sont pas de son côté sont à abattre comme les arbres que ses ouvriers débitent à la chaîne. Elle a la carrure et la force des héroïnes antiques.
Mes collègues ont d'ores et déjà élu ce roman "cri du coeur 2011". Sans me rallier à ce point là à leur enthousiasme délirant (l'année ne fait que commencer !), Serena mérite d'être connue (sur le papier et en croisant les doigts de ne jamais croiser son double de chair et de sang :-).
"Serena" de Ron Rash - traduit de l'anglais par Béatrice Vierne - Editions du masque.