Lu en 2012 # 6
Au début, j'avoue, le concept me faisait peur. Une vie à parler de son corps, ses maux, ses vigueurs, ses manquements, ses élans, je craignais que ce soit chiant. Et puis des critiques dithyrambiques ont fusés de toutes parts et j'ai plongé. Avec bonheur, je dois dire. Le narrateur laisse à sa fille après sa mort son journal où il ne décrit sa vie que par le prisme de son corps. On ne sait rien ou peu du métier qu'il exerce, de ses opinions, de l'Histoire en marche. Et pourtant c'est loin d'être nombriliste, il y a une sorte d'universalité, son corps est LE corps. Ça se lit tout seul, c'est plein de formules qu'on a envie de noter ou qu'on approuve d'un hochement tête et c'est aussi là que se pose la limite de l'exercice. J'avoue que des fois, je me suis sentie un peu frustrée, j'aurais voulu qu'il en dise plus sur lui, Mona, Bruno, sa mère, et à la place des petites formules lapidaires ou enflammées, j'aurais souhaité un peu plus de narratif. Mais bon, ça aurait été un autre livre.
"Journal d'un corps" de Daniel Pennac - Gallimard.